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L'accueil fait à l'orthoténie
L'accueil de Science & Vie
 Science & Vie 403 |
 Science & Vie 485 |
Science & Vie n'avait plus rien publié sur les soucoupes volantes depuis son numéro d'avril 1951, avec une couverture qui fleurait bon la tôle et le boulon, puisque les soucoupes étaient imaginées comme des aéronefs perfectionnés. La revue n'avait rien voulu publier tant qu'il n'y aurait pas quelque chose de scientifique sur le sujet.
Et voila qu'Aimé Michel arrive avec une découverte tangible et vérifiable: les observations d'une période de 24 H, s'alignent d'une façon qui n'est pas due au hasard. La démonstration fut donc publiée dès février 1958, avant la publication du livre, avec sa carte la plus convaincante: le réseau du 7 octobre.
Il ne restait plus qu'à attendre la réaction des lecteurs.
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Mystérieux objets célestes
Le courrier que nous avons reçu après l’article d'Aimé Michel constitue, par son abondance, une sorte de Gallup sur le sujet si controversé des soucoupes volantes. L'analyse des lettres fait apparaître les points suivants :
— 88,9% de nos correspondants nous félicitent d'avoir publié cette étude.
— 11,1% nous le reprochent. Sur ces 11,1 4,8 estiment que le sujet ne mérite pas une ligne pour la raison qu'il n'existe pas (ce sont les négateurs), et 3,1 accusent l'auteur d’avoir voulu étouffer le sujet en refusant d'admettre comme hypothèse de départ que les soucoupes volantes sont des engins extra terrestres (ce sont les ultras).
De plus, 58,7 % des lettres comportent des récits d'observations, la plupart très récentes.
Le sens général de ce courrier, pris dans son ensemble, peut se résumer ainsi: le sujet est passionnant; la baisse d'intérêt du public ne vise pas le sujet lui-même, mais la manière dont il a été trop souvent traité; on veut des précisions, des certitudes, des analyses, des statistiques; on répudie le roman, la légèreté, l'affirmation hasardeuse: on déplore enfin le manque d'informations sérieuses où le public est laissé sur ce sujet.
Voici maintenant quelques lettres particulièrement représentatives.
1° OBSERVATIONS
...
M. A. Duguey, capitaine au long cours, ancien commandant du navire hôpital « Orégon ».
« Observation d’un phénomène de nature inconnue aperçu dans l'océan Indien par Monsieur C... B..., officier de quart de l’Orégon, le 18 août 1952, par
L=: 7° 40' N
G-= 75° 48' E
à 15h 30 GMT, 20 h 30 du fuseau. Route du navire : 98°.
Aperçu dans le ciel une lueur de forme circulaire entourée d’un léger halo, dû certainement au temps couvert et à une légère pluie. Cette lueur apparut à environ 10° au-dessus de l'horizon, se déplaçant suivant une route approximative est-ouest, à très grande vitesse, en zigzaguant légèrement. Elle stoppa par le travers babord du navire à une hauteur égale à 60:70° environ au-dessus de l’horizon. Elle s’estompa finalement en s’élevant, je suppose, au bout de 8 à 10 minutes...
Le phénomène fut aperçu également tout le temps qu’il fut visible par le matelot de veille R..., et, pendant son arrêt, par le commandant, le second capitaine et un autre matelot….
…À noter un changement de direction à 90° de trajectoire initiale, et l’arrêt brusque. Le ciel était bas, entièrement couvert de gros nimbus, il tombait une légère pluie. »
2° CRITIQUES
M. Fournier, pharmacien, Cormicy (Marne).
« Je croyais qu’un journal s’intitulant -« Science et Vie » avait une autre idée de la vérité scientifique qu’un journal de grande information. Malheureusement, dans les articles comme dans le titre sur fond rouge, la Science cède le pas à la Vie en se faisant de plus en plus petite...
… Si M. Aimé Michel avait vérifié sur place, il se serait aperçu que le point N° 3 (Isle-sur-Suippe) de la carte que vous publiez n'avait aucune raison de figurer sur ses tracés d’« orthoténie ». En effet, quelques jours après l’« observation » du « phénomène », le journal régional « l'Union » de Reims publiait une explication beaucoup plus « terrienne » : il s’agissait tout simplement de militaires anglais en déplacement qui avaient stationné à l’endroit de l’« observation »… Il est fort probable que d'autres « observations » ont fait également l’objet d'explications naturelles sur le plan régional.
(Assurément : on a trouvé des explications plus ou moins vraisemblables à presque toutes les observations. Mais le mystère est ailleurs. Les explications en question résolvent-elles aussi la disposition rectiligne ? Et quand elles ne rendent pas compte de cette disposition, que valent-elles ?)
M. Rogalle et M. Cardot, membres titulaires de la Société Astronautique de France.
« … Nous nous permettons de vous faire part de notre surprise quant au manque d’extrapolation et de conclusions qu’entrainait obligatoirement la description de faits aussi étranges. La logique impose, puisque la certitude nous est acquise quant à l'existence de ces faits, que les « Soucoupes Volantes » viennent d'ailleurs que de notre planète; le courage nécessaire à de telles déclarations aurait dû vous pousser à les insérer dans votre texte, puisque d’autres que vous n’ont pas hésité à le faire en dépit des risques encourus. »
M. F. Collin, ingénieur mécanicien, Paris.
« … Il serait tout à fait surprenant que tous les radars de France et des autres pays restent absolument insensibles et muets aux passages de ces « Soucoupes »…
(Note d'Aimé Michel : absolument d'accord. Aussi bien les observations radar sont-elles innombrables. Le capitaine Ruppelt, chef de la Commission d'Enquête de l'armée de l’air américaine, en cite un grand nombre dans son « Report on Unidentified Flying Objects », Gollancz Éditeur, dont beaucoup mentionnent l'observation optique au sol et en l'air, simultanément avec le repérage par un ou plusieurs radars (1). De tels cas se sont aussi produits en France, en Angleterre, etc.)
(l) Voir aussi «A preliminary study of unidentified targets observed on air traffic control radars », par la Civil Aeronautics Administraticn, US Department of Commerce, May 1953.
Aimé Michel s'excuse de ne pouvoir répondre ici à tous ses autres nombreux correspondants. Il les prie de se reporter à son livre « Mystérieux objets célestes» Arthaud, éditeur.
(Mystérieux objets célestes, Science & Vie, n° 489, juin 1958, p. 5)
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L'édition américaine
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 Science & Vie 485 |
Nous venons de voir que dans un numéro de Science & Vie, de juin 1958, Aimé michel conseillait de se procurer son livre chez Arthaud, comme s'il était déja paru. Mais en fait il ne fut achevé d'imprimer que le trois juillet.
Parallèlement, une édition américaine parut le premier juin. Elle était suivie d'un appendice de 40 pages par Alexander D. Mebane, qui concernait la vague de 1957, survenue entretemps. Il y discutait aussi, formules à l'appui, de la probabilité du hasard pour les alignements.
Mais on se tromperait lourdement, en pensant qu'il s'agit d'une simple traduction. Michel Granger, qui l'a beaucoup étudié, fait remarquer que le texte n'est pas toujours la traduction de l'édition française.
quand on met les deux versions en parallèle (j’espère ne pas être le premier à le faire, ayant lu la version américaine avant la française), les différences en sont si flagrantes et significatives qu’elles ne peuvent s’expliquer à l’évidence par le passage d’une langue à l’autre : les paragraphes sont souvent déplacés, notamment ceux touchant à l’orthoténie, certaines digressions supprimées, bref, dans le texte américain, la notion d’orthoténie semble beaucoup mieux explicitée, ordonnée, que dans la version française, moins dispersée, délayée au fil du récit et obscurcie souvent par des commentaires plutôt abscons absents en anglais, « rajoutés » ; comme si l’auteur, à quelques mois d’intervalle, était déjà assailli de doutes…
Ainsi, une vingtaine de pages de la version française ne figurent pas en anglais et un pointage montre qu’elles parlent très souvent d’hallucination, de télépathie, de coïncidences de
confusion du MOC avec « autre chose » : ballon, feu de Saint Elme, avion, hélicoptère, etc. Tout cela ajoute à la confusion.
(Michel Granger, L’orthoténie : artefact statistique, Ufomania magazine, n° 57, décembre 2008, p. 22-23)
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L'accueil des ufologues
A priori, on devine que les ufologues furent ravis de voir débarquer une théorie qui prouvait que leurs recherches n'étaient pas futiles. François Toulet nous le confirme:
La richesse de la thèse orthoténique était telle que sa publication ne manqua pas de susciter, chez les partisans de la réalité des soucoupes, une surprise émerveillée et un immense enthousiasme. Elle fit s'intéresser, particulièrement dans les milieux scientifiques, un nombre considérable d'esprits ouverts à une question jusque-là décriée et ridiculisée.
(François Toulet, Mathématique de l’orthoténie, Phénomènes spatiaux, n°12, juin 1967, p. 7)
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Mais Toulet écrivait ceci neuf ans plus tard. Intéressons nous plutôt à des documents d'époque.
Nous avons un exemple de l'enthousiasme des ufologues avec cet extrait de la préface que le général Chassin fit au livre d'Aimé Michel:
On peut donc affirmer qu'il apparaît vraiment dans le ciel qui nous entoure, de mystérieux objets.
Que ces objets soient guidés par une intelligence, voilà la chose formidable qu'Aimé Michel semble bien avoir démontrée en découvrant l'orthoténie. Un jour, presque par hasard — comme il arrive dans cet ordre de faits — il a constaté avec un étonnement mêlé d'une joie profonde que les observations d’une même journée s'alignaient impeccablement et avec une extraordinaire précision Sur une même « ligne droite », bien qu'elles pussent être situées en des pays aussi éloignés les uns des autres que l'Angleterre, la France et l'kalie du Nord. Poussant plus loin, il découvrit que {a collection de ces droites formait une toile d'araignée très caractéristique, évoquant irrésistiblement pour un pilote l'idée d'une exploration aérienne systématique.
On voit d'évidence l'importance décisive de ces découvertes qui doivent, au minimum, donner à réfléchir aux sceptiques. Du coup, toutes les tentatives d'explication par la psychopathologie collective s'effondrent. L'orthoténie ne saurait être le fruit du hasard. Elle postule un plan, et suggère une action intelligente.
(Général d'armée aérienne L.M. Chassin, Préface, Mystérieux Objets célestes, Arthaud, 1958, p. 9)
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Et les membres du "Civilian Saucer Intelligence" ne sont pas moins enthousiastes.
Monsieur, nous avons appliqué votre méthode. Avec scepticisme d'abord, enthousiasme ensuite. Vous avez raison.
(LES SOUCOUPES, Aimé Michel : "Voici la preuve qu'elles existent", Paris Match, n° 482, 5 juillet 1958, p. 25)
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L'accueil de Paris Match
Un hebdomadaire d'information à grand tirage, comme Paris Match, ne pouvait pas manquer de signaler une découverte aussi sensationnnelle. La revue commence par décrire Aimé Michel, puis décrit son travail de recherche, puis sa découverte.
Ensuite vient une courte biographie d'Aimé Michel depuis 1951. Sa découverte des anomalies météorologiques, leur ressemblence avec celles des dossiers américains. Ses investigations auprès des militaires, des radaristes, des astronomes. Il en sort un livre Lueurs sur les soucoupes volantes, traduit en italien et en anglais. Il lui vaudra trois mille lettres, et l'amitié de Jean Cocteau.

Et Paris Match de conclure:
Aimé Michel est heureux. Ses travaux n’ont pas résolu le mystère des « soucoupes volantes » mais ils ont établi la réalité de ce mystère. Trois ans plus tôt, il a soumis ses recherches à l’état-major de la Défense aérienne Centre Europe. Le général Chassin, commandant en chef, lui a répondu : « Vos relevés en toile d’araignée évoquent irrésistiblement pour un pilote les techniques d’exploration aérienne. » De son nid d’aigle, Aimé Michel vient souvent contempler ce pays où sa famille s’est installée
il y a plus de deux siècles. Longuement, il scrute le ciel. Il attend. L'homme qui aujourd’hui connaît le mieux les soucoupes volantes n’en a jamais vu une seule.
(LES SOUCOUPES, Aimé Michel : "Voici la preuve qu'elles existent", Paris Match, n° 482, 5 juillet 1958, p. 25)
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L'accueil de Meccano Magazine
 Science & Vie 403 |
On sous estime l'influence des revues pour jeunes, dans notre culture. Il arrive souvent qu'elles détermine notre premier rapport avec un sujet, créant ainsi un "canal cognitif" par où transiteront les informations ultérieures.
Il se trouvent que des revues comme Tintin ou Coeurs vaillants hébergeaient, à l'occasion, des articles de vulgarisation scientifique, qui distillait, bien sûr, une science à la portée des adolescents.
Le résultat est que nos premiers contacts avec le thème de l'astronautique, ou celui des ordinateurs (qu'on appelait autrefois des "cerveaux électroniques") le furent souvent par l'entremise de revues pour jeunes.
Les soucoupes volantes n'ont pas échappé à ce scénario. d'abord par des articles documentaires, qui laissaient planer le mystère, puis par d'autres à l'occasion d'une découverte qui paraissait importante comme celle de l'orthoténie.
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Les SOUCOUPES VOLANTES
Des différents types de soucoupes volantes observés en France.
Il convient aussi de souligner qu'il a été possible par une étude systématique des apparitions au cours de ces dernières années de dresser avec précision les trois types d’engins célestes qui intriguent si fortement les savants.
1. Le grand cigare de nuées. Les dimensions qu'on lui attribue sont variables. Il s’agit vraisemblablement pour Aimé Miehel d’un rassemhlement, dans un petit espace, d'un grand nombre d'engins, nommés soucoupes.
2. La soucoupe classique de quelques mètres de diamètre, accompagnée où non de ses pilotes.
3. Un dôme hémisphérique portant à sa face intérieure une multitude de «cables» et qu’on a pu comparer à « une sorte de méduse ».
Les soucoupes volantes sont devenues depuis 1954 un phénomène contrôlable.
L'établissement de cette liste ne nous donne pas encore la clé du mystère des engins célestes, Toutefois, il est possible de considérer comme probable aujourd'hui, que les soucoupes volantes sont devenues, depuis 1954, un phénomène contrôlable. C'est là le principal intérêt du livre d’Aimé Michel.
L'auteur explique comment il s'est vite rendu compte qu'en groupant les observations faites par des gens de bonne foi on obtenait de surprenants résultats. Il a découvert ainsi qu'en reliant par un fil les différentes observations faites d'une même journée, les soucoupes volantes se propagent en lignes droites. Dans la carte que nous publions ici, la logique des divers parcours y apparaît clairement.
Il n’y a aucune chance pour que des objets pris au hasard s’alignent en ligne droite. Prenez une dizaine de confetti et jetez-les en l'air : jamais, en tombant à terre, ils ne se disposent en ligne droite. 11 faudrait répéter ce geste des millions de fois pour en aligner trois. Or, les observations des soucoupes volantes s'alignent toujours et très rigoureusement par quatre, cinq, six ou sept. Pour Aimé Michel, cette disposition fait pressentir la réalité du phénomène. Il ne s'agit plus d’hallucination, mais d’un fait qui a sa logique.
En examinant ces fameuses lignes, l’auteur des Mystérieux Objets Célestes a découvert que, non seulement les soucoupes s’alignent, mais qu'elles se recoupent toujours aux mêmes points, par lesquels passent sept, huit ou dix alignements observés. D'où l'idée de « soucoupes-bases » jouant le rôle de centre de dispersion de petites soucoupes.
Les soucoupes volantes existent-elles ?
Ce qui est donc le plus important dans les découvertes de M. Aimé Michel, ce n'est donc pas l'existence de lignes droites jalonnées d'observations, c'est la convergence de ces lignes droites en étoiles. Cela, aucun hasard, aucune supercherie ne pourra jamais l'expliquer.
Si l'on récapitule Les travaux de M. Aimé Michel, on arrive au bilan suivant :
* Le pointage sur une carte de toutes les observations de 1954 montre qu'elles s'alignent dans la presque totalité des cas;
* La description des cas ne s'alignant pas révèle des objets connus (ballons-sondes, étoiles filantes, etc.);
* Le phénomène signalé sur les grandes étoiles est uniformément le « grand cigare vertical »; inversement, la localisation d'un tel phénomène permet toujours de prévoir la localisation de la grande étoile en ce point;
* Les changements de direction des « soucoupes » sont toujours signalés sur une intersection de deux lignes;
* Dans le cas d'observations en l'air, les témoins éloignés signalent toujours le passage de l’objet dans la direction tracée par la ligne, et jamais l'inverse.
Etant donné qu'il y a eu, à ce jour, plusieurs centaines de milliers de témoins, l'idée d'un phénomène psychologique devra être écartée. Les plus hardis diront que, puisque le phénomène est réel et qu'il correspond à une géométrie précise, les soucoupes volantes existent! Cette conclusion, toutefois, nous semble peu scientifique et non conforme à l'esprit du livre d'Aimé Michel qui, ayant découvert que les observations des soucoupes volantes s'alignent, pose simplement la question : que signifient ces alignements

(Les SOUCOUPES VOLANTES, Meccano magazine, n° 21, juillet 1959, p. 9-11)
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Voila un article plus michélien que Mystérieux Objets célestes lui même. Le journaliste semble faire une confiance totale à l'auteur, sans avoir rien vérifié. l'existence de la soucoupe méduse est rien moins que certaine, puisqu'on ne la retrouve pas dans les journaux locaux. Le grand cigare ne se retrouve guère non plus dans ces mêmes journaux, et la relation avec la grande étoile est donc bien téméraire. Cependant, pour celui qui ne connait pas le dossier, cette description est bien convaincante, au point qu'à l'époque, nous avons pensé qu'il serait intéressant d'établir une station d'observation à Domérat. Cela parait bien naîf aujourd'hui, mais Pierre Guérin, prenant ses vacances en Alsace, avait chosi de les passer à Rixheim, parce que c'était l'emplacement d'une étoile avec grand cigare.
| Dernière mise à jour: 26/11/2025 |
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