Pas de martien pour Casimir

Plusieurs catalogues, dont "un siècle d'atterrissages" de Jacques Vallée, font état de la rencontre d'un mineur polonais, Casimir S... (l'orthographe de son nom varie suivant les sources), avec un petit être effrayant, couvert de fourrure.
Ce petit être est interprété comme un "ufonaute", c'est a dire un occupant d'OVNI.
Nous allons voir qu'aucun mineur polonais prénommé Casimir n'a jamais vu d'ufonaute. En fait il y a deux Casimir S. L'un a vu un vrai faux ufonaute (un être qui existait réellement, mais n'était pas un ufonaute), et l'autre un faux vrai ufonaute (un être qui aurait été un ufonaute s'il avait existé).

La dualité de Casimir

Le premier Casimir apparait dans l'édition du 24 octobre de La Croix du Nord

La soucoupe à Casimir
Quatre martiens sont venus serrer la main à un Somainois et lui ont parlé... en chinois.
  La région de l'Ostrevent est en émoi depuis Vendredi dernier, à 19h 30: Une soucoupe volante a atterri sur la route nationale de Douai et il y avait quatre occupants dedans. Le nom du « spectateur » étant cité, nous sommes allé le voir
  Il s'agit de Casimir Szymura, mineur à la fosse Sainte-Marie, demeurant à Ecaillon, rue des hallots, 125.
  Voici ce qu'il déclare:
  Je circulais Vendredi, vers 19h 15, à moto, sur la route nationale de Douai à Valenciennes, sur le territoire d'Ecaillon, quand je vis arriver devant moi un engin fortement illuminé ayant la forme d'un sous marin.
  A l'approche de cet engin, ma moto s'est arrétée subitement. J'ai pu voir à l'intérieur quatre occupants petits de taille et l'ameublement. L'un deux est sorti et s'est approché de moi: il m'a serré la main, le haut de sa tête m'arrivait à l'épaule. Inutile de vous dire que j'étais pris de frayeur surtout que je n'ai rien compris de ce qu'il a raconté « on aurait dit du chinois » et de plus j'étais ébloui par la clarté de l'engin. Ceci a duré quelques minutes. L'occupant regagna la soucoupe qui s'envola à une allure vertigineuse.

(La Croix du Nord, édition Lille, 24 octobre 1954, page 4)

Ce premier Casimir a donc vu un être de petite taille qui semblait parler chinois. Mais trois jours plus tard, un autre article du même journal, mentionne un autre Casimir, lui aussi mineur polonais, qui lui, a vu un être poilu, mais cette fois sans soucoupe et sans parler chinois

Casimir (N° 2) a vu des Martiens sans soucoupe à Lewarde
Ils ont les yeux globuleux, une crinière fauve et pas de doigts.
  Toutes les mamans de Lewarde ont dit hier à leurs enfants:
  - Vous n'irez plus au bois!
  Ce n'est pas le grand méchant loup qu'elles craignent, mais le bois, aujourd'hui, connaît de bien curieuses fréquenttions.
  Qu'on en juge
  Un bon mineur, Casimir Stawski, 33 ans, de la Cité du Niveau, y était allé lundi après midi pour faire provision de chataignes.

  Pourquoi prit il peur et la fuite, à la vitesse d'un champion de course à pied?
  Nous le saurons bientôt en écoutant son récit, mais précisons tout de suite qu'il bondit chez le secrétaire de mairie, lequel alerta les gendarmes, lesquels gendarmes passèrent au bois de Lewarde, une nuit qui leur aurait été beaucoup plus salutaire, la tête sur un mol oreiller.
  Mais écoutons M. Stawski:
  - « Jétais dans le bois, j'ai vu deux tubes brillants, j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait des canons du fusil du garde chasse
  Mais je me suis aperçu bientôt que ces tubes étaient dans des mains, et dans les mains de quel individu?
  C'était un être d'un peu plus d'un mètre, sa corpulence était forte. Sa tête, aux yeux bridés et globuleux sortant des orbites était surmontée d'une sorte de crinière de couleur fauve qui descendait sur ses épaules. Le corps jusqu'aux pieds était entièrement recouvert de poils. Il portait un bourrelet au dessus des sourcils. les mains étaient luisantes et fermées, dépourvues de doigts.»

(La Croix du Nord, 27 octobre 1954, page 5)

Ah bon! Il y avait donc deux Casimir, tous deux mineurs polonais, qui, à quelques kilomètres de distance, ont vu un être mystérieux, immédiatement traité de "Martien" par les journalistes.
Portons sur une carte, les domiciles et les lieux d'observation de ces Casimir.

1) Domicile de Casimir Stawski.
2) Lieu de l'observation de Casimir Stawski
3) Domicile de Casimir Sczymura.
4) Lieu de la prétendue observation de Casimir Sczymura

Mais, si l'observation de Casimir Szymura n'est relatée que par La Croix du Nord, celle de Casimir Stawski est également relatée par La Voix du Nord, édition de Douai, Nord Matin, édition de Douai,et Nord Eclair
Ces journaux nous donnent d'autres renseignements:

Sans sa soucoupe....
Un «Martien» se promenait dans le bois de Lewarde
  ...
  L'autre après midi, à 15h 30, il se trouvait dans le bois de Lewarde, situé à 300 m de la route de Roucourt à Erchin.
  A 120 mètres de la lisière, il ramassait paisiblement des chataignes, lorsqu'il aperçut, dépassant d'un fourré, deux tubes brillants comme du nickel. M. Stawski pensa que le garde s'était mis en embuscade, et se cacha derrière un arbre. Puis il réfléchit qu'il ne faisait rien de mal, et quitta sa cachette pour avancer. Il vit alors une sorte de crinière et crut avoir affaire à une bête ou un vieux vagabond.

(La Voix du Nord, édition Douai, 27 octobre 1954, page 5)

Notons la première impression du témoin: un vagabond. Nous allons voir que c'est la bonne.

A LEWARDE (PRES DE DOUAI) Un être fantastique, velu, aux yeux étranges...
  La gendarmerie assurant le service de la commune de Lewarde (près de Douai), a recueilli la déposition d'un ouvrier mineur, M. Casimir Stawski, 33 ans, demeurant cité du Niveau, allée 31, à Sin-le-Noble. Il a déclaré:
  « Vendredi dernier vers 15h 30, je me trouvai dans le bois de Lewarde pour y chercher des chataignes qui y abondent. J'étais baissé en train d'en ramasser lorsque soudain j'entendis un bruit de branches brisées à quelques mètres de moi. Je me suis redressé et à ma stupéfaction j'ai vu à 10 mètres, un genre d'être humain de petite taille - 1 mètre à 1 m. 10 environ - mais de très forte corpulence. Cet être m'a aperçu et est venu vers moi, ce qui m'a permis de le contempler admirablement bien. Il était complètement recouvert de poils comme s'il possédait une fourrure brune. Ses yeux étaient ovales et le blanc sortait considérablement des orbites, le nez paraissait écrasé à la base comme celui d'un boxeur. Il avait une sorte de calotte sur la tête avec un bourrelet autour du front duquel s'échappaient de très longs poils, ce qui lui donnait l'aspect de posséder une crinière. Il ne paraissait pas avoir de doigts mais des mains pleines dans lesquelles il tenait deux tiges de fer brillantes de 30 centimètres environ. Il n'avait pas de chaussures, mais les pieds recouverts de poils. Il ne m'a pas parlé et epouvanté, je me suis sauvé à toutes jambes en direction de Bugnicourt.»
  Un fermier a effectivement vu M. Stawski qui courait avec l'air effrayé.

(Nord Matin, édition Douai, 27 octobre 1954, page 4)

Notre enquête

Nous avons enquêté le 2 mars 1979, dans diverses administrations et chez diverses personnes.

A la mairie d'Aniche, ni Casimir Stawski, ni Casimir Sczymura ne sont inscrit sur les listes électorales de l'époque, mais on me confirme que Casimir est bien un prénom courant chez les polonais

Au commissariat d'Aniche, il n'y a pas de dossier sur Casimir Stawski, ou Casimir Sczymura, mais on me confirme que pour ramasser des chataignes, c'est bien dans le bois de Lewarde qu'il faut aller

A la mairie d'Ecaillon, le secrétaire de mairie est en poste depuis 1951, il se rappelle de l'affaire Sczymura, et confirme que le témoin est mort.
Casimir Sczymura est né le 16/02/1912 en Allemagne, et décédé en 1972 à Douai. L'adresse de M. Sczymura donnée par le journal est exacte.
D'après le secrétaire, Casimir Sczymura passait souvent par la route nationale de Douai à Aniche.
Le secrétaire le connaissait, le décrit comme un brave homme, vieux célibataire, qui allait souvent jouer aux cartes dans les cafés d'Aniche, et aurait eu de l'imagination. Il se rappelle avoir pensé à une blague à l'époque.

Pour l'observation de Casimir Stawski, nous avons eu la chance de pouvoir interroger Mme Stawski, qui nous a donné de nombreux renseignements inédits. Elle gardait un souvenir ému de feu son mari dont la photo montrait un homme à l'air solide et travailleur, avec une moustache bien droite, et pas du tout l'air d'un plaisantin ni d'un timoré.

Mme Stawski donne d'autres détails

Casimir Stawski, était né en 1921 en Pologne, et habitait 31 cité du niveau, à Sin le noble.
Excellent père et forte nature, il était colombophile dans une association de Dechy et bien connu à Sin le noble.
Mineur, il partait au travail à 4H du matin et revenait chez lui vers 13H 30.
Au mois d'octobre 1954, il partait presque tous les jours ramasser des chataignes.
Mme Stawski confirme le récit du journal.
M. Stawski voyant l'être approcher s'est trouvé comme "électrisé". Il s'est enfui sans même se rendre compte qu'il avait perdu une chaussure en route (chaussure à lacets, pourtant), en arrivant à la maison, c'est sa femme qui lui fit remarquer, il était hagard et parlait à mots hachés. A son arrivée chez lui, il avait la gorge tellement serrée qu'il pouvait à peine avaler le café que lui servait sa femme.
M. Stawski a vu un médecin qui l'a trouvé commotionné.
Aussitot son observation connue, de nombreux amis vinrent lui faire raconter son observation, ce qui le mettait très mal à l'aise car il ne voulait plus y penser.
Il ne mit plus les pieds au bois de Lewarde et était tellement apeuré pendant un certain temps qu'un soir il mit 1/2 heure avant d'ouvrir à sa propre femme.
Il fut atteint de troubles du sommeil pendant près d'un mois à un mois et demi, et sa montre ne marchait plus. Le bijoutier la déclarant irréparable, il ne la portait plus bien qu'elle soit neuve. Le bijoutier n'aurait pu ouvrir le boitier de la montre qui était comme soudé.
Casimir Stawski est décédé le 19 septembre 1974.
M. Stawski aurait entendu un grand bruit d'hélice et vu un objet se poser et en descendre un petit être vétu d'un vêtement brillant qui s'approcha de lui.
(enquète faite chez Mme Stawski dans la soirée du 2 mars 1979)

L'observation de Casimir Stawski expliquée.

Les ufologues ont l'habitude de se recopier les uns les autres, sans remonter aux sources les plus proches de l'affaire. Dans "un siècle d'atterrissage", de 1969, Jacques Vallée se cite lui même, avec son "anatomy of a phenomenon" de 1965, où il ne donne pas sa source.
En 1963, Michel Carrouges, donne comme source "Paris Presse", qui ne fait que recopier un journal régional.
Que ces ufologues n'ont ils consulté l'édition hebdomadaire du journal local! Voici ce qu'ils auraient trouvé:

Le martien n'était qu'un clochard.
  On a fait grand bruit autour de l'apparition d'un Martien dans le bois de Lewarde.
  Ce phénomène a trouvé son explication... terre à terre.
  Le Martien n'était qu'un clochard, bien connu dans la région, jusqu'à Waziers.
  L'être fantasmagorique qui fit si peur à M. Casimir, le ramasseur de marrons, était poilu parce qu'il avait perdu son rasoir au bagne.
  Encore une soucoupe... cassée.

(Douai Scarpe, 31 octobre 1954, page 2)

Cette explication est confirmée 24 ans plus tard, par une lettre adressée au GNEOVNI le 15 juillet 1978, par un lecteur du bulletin qui fréquentait la région de Lewarde à l'époque:

Un homme simple, n'ayant pas été favorisé par la vie et portant le nom ou surnom de CAPOTE, demeurant dans une cabane à Lewarde, déclarait un jour, dans un café à Lewarde, parlant de cet incident: "Je ne comprends pas qu'il ait eu peur de moi"
Il faut dire que notre simple Capote était parfois vétu d'objets les plus invraisemblables. Cette histoire ne fait plus rire personne et les anciens de Lewarde pourront vous confirmer cette anecdote.

Cette explication nous est également précisée par M. Henneuse, ancien garde et Agent d'enquète à Lewarde depuis 1955. Il habitait Lewarde à l'époque et confirme qu'il connait l'histoire du clochard pris pour un martien. Le clochard s'appelait Henri Foveau, et habitait chez un autre chiffonnier nommé Hary, surnommé "capote", qui habitait lui même une cabane. M. Foveau a été surnommé par la suite "le martien".
M. Henneuse ne se rappelle pas du témoin Stawski, mais c'est peut être normal s'il n'était à Lewarde que depuis 1955, alors que "le martien" y vivait toujours, mais que Casimir Stawski n'y venait plus depuis son aventure.
(enquète faite chez M. Henneuse dans la soirée du 2 mars 1979)

Notons qu'à l'inverse de M. Henneuse, Mme Stawski, qui habitait Sin le Noble, et pas Lewarde, ne semble jamais avoir entendu parler de l'explication par un clochard.

Cette méprise est finalement très intéressante, par l'éclairage qu'elle donne sur les symptomes associés aux observations d'OVNI. Voila qu'à la vue d'un simple clochard, habillé de façon hétéroclite:
Le témoin panique, s'enfuit sans même se rendre compte qu'il a perdu une chaussure, a la gorge serrée, est commotionné, subit des troubles du sommeil pendant plus d'un mois, a sa montre qui ne marche plus. Autant de symptomes qu'on retrouve dans les observations d'ufonautes supposées réelles.
On peut s'étonner à bon droit, comme le "martien" lui même d'ailleurs, de cette terreur. Une hypothèse tient à la nationalité du témoin: d'origine polonaise, c'était probablement un fervent catholique, qui croyait, comme les autres polonais, à ce à quoi croyait les catholiques français, un siècle et demi plus tôt, et en particulier au diable et aux apparitions diaboliques. Evidemment, s'il a cru se trouver devant une apparition diabolique, on comprend sa terreur.
Le témoin reconstruisitt plus tard son observation, avec un atterrisage d'engin, et un petit être en vêtement brillant, alors que nous connaissons dans le détail la description de l'être qu'il a vu, à la fois par les journaux de l'époque, et par le fait que le pseudo martien était connu. Pourtant, aucun ufologue n'est venu lui bourrer le crane avec des histoires de soucoupe. Le simple fait d'en reparler avec des amis, qui connaissaient ce qu'avait dit la presse des nombreux atterrissages de l'époque, avait peut-être suffi.

Pour les différentes versions de l'affaire Stawski selon les ufologues, on peut consulter le site de Patrick Gross.
Peu d'ufologues mentionnent le clochard, alors que cette explication était fournie par un journal dès le 31 octobre 1954.
Par contre, on mentionne l'explication par un hibou, hypothèse qui pourrait rendre compte de l'aspect du haut de la tête, mais pas du corps velu, et des mains tenant deux tubes brillants. De plus, il est bizarre que le témoin n'ait pas reconnu un hibou à moins de 10 mètres de distance et en plein jour, d'autant que les hibous sont plutôt nocturnes.

L'observation de Casimir Sczymura n'était qu'un canular.

Nous avons vu que le secrétaire de mairie d'Ecaillon, qui connaissait le témoin, pensait à une blague.

Casimir Sczymura
Casimir dans ses oeuvres
De fait, ce joyeux célibataire en rajouta dans son histoire.
  Dernièrement, quelques uns de ses amis, qui étaient plutôt sceptiques, s'étaient rassemblés pour entendre son récit. Il s'exécuta de bonne grace. La poignée de main du martien, m'a électrisé, dit-il, et m'a donné une vigueur, une vivacité d'esprit qui font de moi maintenant un autre homme. Tenez, au billard, par exemple, de joueur honnête que j'étais, je suis devenu imbattable.
  Des défis furent aussitôt lancès, et pendant quelques heures, Casimir joua en grand champion. Son grand ami, dont nous tairons le nom, fut le seul à le tenir en échec.

(Nord Matin, édition Douai, 7 novembre 1954, page 4)
Donc Casimir Sczymura s'était amélioré au billard, mais pas au point d'être invincible. Ce pouvait être l'effet de la confiance en lui que lui donnait son aura de rémoin privilégié.

En attendant le récit de son observation ne tient pas debout.
D'abord sa description est invraisemblable: Un objet en forme de sous-marin, dans lequel, bien qu'ébloui par la clarté de l'engin, le témoin voit quatre occupants et l'ameublement!
Ensuite l'observation aurait eu lieu plusieurs minutes sur la route de Douai à Valenciennes, sans être interrompu par le passage d'un véhicule, ni que personne d'autre ne signale cet engin si lumineux. Nous sommes allé sur les lieux, à la même heure, compter les véhicules qui passaient: il en passait plusieurs dizaines à la minute. Comment la route aurait elle pu être déserte pendant plusieurs minutes?
Force est de constater que la prétendue observation de Casimir Sczymura est aussi incohérente qu'impossible. A l'inverse de celle de Casimir Stawski, cette histoire est manifestement inventée.

Casimir vu par les ufologues.

En 1963, Michel Carrouges n'est guère bavard.

3° 5 cas de petits pilotes « poilus » :
...
Stawsky, à Lewarde (Nord), 27 oct. 1954,
  C’est l’aspect le plus cocasse de notre problème. Passe encore que le Martien soit imberbe et présenté sous cellophane, mais barbu, non, c’est trop !
...
  Les observations ont beau être très proches, elles sont très brèves et placées à la fois sous le coup de la surprise immédiate et d’une mauvaise visibilité.
  Dans deux cas (Barrault et Stawsky) le témoin n’a vu que le « Martien » et pas de soucoupe. Sa surprise devant l’individu est dont originelle, mais ensuite rien n’a établi un rapport quelconque avec un engin volant, c’est évidemment une contre-indication.
(Michel Carrouges, Les apparitions de martiens, Fayard 1963, page 107)

En 1965, Jacques Vallée fait une description pittoresque

The best description of a “hairy dwarf,” cited here only for its picturesque character, was made by Starovski in Erchin. It is frightfully specific. The witness, a miner, was allegedly confronted with a midget, three feet, six inches tall, with a large head, wearing a brown Skullcap forming a fillet a few inches or so above the eyes. These were protruding, with a very small iris, and were slit. Long hair fell down from under the Skullcap onto the shoulders. The nose was flat, and the lips thick and red. A strange detail; the witness did not describe any UFO. But his story happens to be typical of a small category of reports, in which similar “entities” are described close to their “machines.”
La meilleure description d'un «nain poilu», cité ici seulement pour son caractère pittoresque, a été faite par Starovski à Erchin. C'est terriblement spécifique. Le témoin, un mineur, aurait été confronté à un nain de trois pieds et six pouces, avec une grosse tête, portant une calotte brune formant un filet à quelques centimètres au-dessus des yeux. Ceux-ci faisaient saillie, avec un très petit iris, et étaient bridés. De longs cheveux tombaient de derrière la calotte sur les épaules. Le nez était plat et les lèvres épaisses et rouges. Un détail étrange; le témoin n'a décrit aucun OVNI. Mais son histoire arrive à être typique d'une petite catégorie de rapports, dans lesquels des «entités» similaires sont décrites près de leurs «machines».
Vallée1, p. 154

Jacques Vallée se cite lui même

252) 14 octobre 1954, 15 h 30, Lewarde (France) :
  Dans le bois d'Erchin, un mineur, Casimir Starovski, a rencontré un être étrange, de petite taille, qui avait une silhouette volumineuse, de grands yeux obliques et le corps couvert de fourrure (Anatomy 143).
Note: la date est fausse, c'était le 22 octobre.
(Jacques Vallée , Un siècle d'atterrissage UFO, in Chronique des apparitions extraterrestres, Denoel 1972, page 299)

En 1978, Eric Zurcher, garde les deux Casimir dans son catalogue

092 22.10.54 15h30  Lewarde, bois d'Erchin    59 G3   M. Casimir Starovski
093 22.10.54   soir   Ecaillon, route de Douai   59 DI    M. Casimir S.
Note: 59 est, bien sûr, pour "Nord", et G3 pour ufonaute du groupe 3, c'est a dire velu.
(Eric Zurcher, Les apparitions d'humanoïdes, Alain Lefeuvre 1978, page 312)

En 1979, Michel Figuet garde les cas des deux Casimir mais regrette l'absence d'enquête.

  22 10 1954 15 h 30 Bois de Lewarde 59287 E4 (à 300 m de la route Roucourt-Erchin) M53/3.

TÉMOIN. M. Casimir Stawski, mineur. (Starovski : Catalogue Vallée.)

OBSERVATION. Un être de forte corpulence d’un mètre dix environ de haut, complètement recouvert de poils. Les yeux ovales, le blanc sortant considérablement des orbites. Le nez paraissait écrasé à la base comme celui d’un boxeur. Il avait une sorte de calotte sur la tête, avec un bourrelet autour du front, duquel s’échappaient de très longs poils. Il ne semblait pas avoir de doigts et ses mains luisantes et fermées tenaient deux « tiges métalliques » de 30 cm environ.

DÉROULEMENT. Ce vendredi 22 octobre, Casimir Stawski ramasse des châtaignes à 120 m de la lisière du bois de Lewarde et à 300 m de la route de Roucourt à Erchin, lorsqu’il entend un bruit de branches brisées; il aperçoit alors au milieu d’un fourré deux tubes, brillant comme du nickel. Il pense d’abord au fusil du garde-chasse et pense à se cacher, puis réfléchissant qu’il ne fait aucune faute, il s’approche et distingue une crinière fauve, puis un être humanoïde de petite taille, complètement recouvert de poils, jusqu’aux pieds.
  Cet être s’approche du témoin sans parler. Alors Casimir Stawski, effrayé, s’enfuit à toutes jambes.

A NOTER. Les deux « tubes » portés par l’humanoïde.

SOURCES. Catalogue Vallée, cas n° 252 (daté du 24/10/1954, ce qui est une erreur).
Note: Mais Michel Figuet fait une autre erreur: Vallée date ce cas du 14 octobre. S'il l'avait daté du 24, ce cas aurait porté le n° 304, et non 252.
- La Voix du Nord, édition de Douai, du 27/10/1954. - Nord Matin, édition de Douai du 27/10/1954. - La Croix du Nord du 27/ 10/1954. - Nord Eclair du 27/10/1954. Bulletin du G.N.E.O.V.N.I., n° 2.

(Michel Figuet, OVNI: Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France., Alain Lefeuvre 1979, p 195)

  22 10 1954 vers 19 h 15 N43, au niveau de la commune d’Ecaillon 59176 ES M53/3.

TÉMOIN. M. Casimir Szimura, mineur.

OBSERVATIONS.
  a) Un engin fortement illuminé ayant la forme d’un sous-marin.
  b) Quatre petits êtres.

DÉROULEMENT. Casimir Szimura circule en motocyclette sur la N43, sur la commune d’Ecaillon. Il voit devant lui un engin illuminé. Sa moto s’arrête subitement, il peut voir à l’intérieur de l’appareil quatre occupants de petite taille et « l'ameublement ». L’un d’eux sort et s’approche de lui, sa tête atteint le niveau de l’épaule du témoin (voir le cas de Mourieras 19170 A4, le 10/09/1954 à 20 h 30).
  Il lui parle dans une langue ressemblant à du chinois, durant quelques minutes. Le témoin est effrayé et ébloui par l’engin. Puis l’être réintègre son engin qui s’envole à une allure vertigineuse.

EFFETS. Sur le témoin: il rapporta plus tard que la poignée de main que l’être lui avait donnée l’avait électrisé et lui avait donné une vigueur et une vivacité d‘esprit telle qu’il se sentait un autre homme. Il prouva notamment qu’il était devenu imbattable au billard.
  Sur le véhicule : La moto du témoin cala brusquement.
Note: Ces effets prétendus ne tiennent qu'à la bonne foi du témoin.

A NOTER. Cette observation se déroule une heure trois quarts après celle de M. Casimir Stawski, un autre mineur d’origine polonaise (remarquons qu’ils portent le même prénom).
  Il n’a pas été possible de se livrer à une nouvelle enquête, le témoin étant mort il y a quelques années.

SOURCES. La Croix du Nord du 24/11/1954 et du 6/ 12/1954. - Bulletin du G.N.E.O.V.N.I., n° 2.
(Michel Figuet, OVNI: Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France., Alain Lefeuvre 1979, p 195-196)

La même année, Barthel et Brucker ne prennent pas Casimir au sérieux.

Le journal, « La Croix du Nord » du 24 octobre 54 rend compte de la mésaventure survenue à un mineur polonais, Monsieur Casimir S... Lui aussi a rencontré un de nos frères poilus venant d'outre-espace. Mieux même ! Ce dernier lui a parlé dans une langue ressemblant à du chinois. Mais à partir du jour où Casimir eut conversé avec cet « ouranien »,... il est devenu champion de billard.
Note: Aïe, aïe, aïe! Visiblement nos deux démystificateurs ont confondu les deux Casimir, et en ont fait une curieuse synthèse. On devine ce qu'elle vaut.
(Gérard Barthel et Jacques Brucker, La grande peur martienne, Nouvelles éditions rationalistes, Paris 1979, page 78)

On pourrait croire que Jean Sider saute à pieds joints sur cette énorme erreur de nos deux compères, mais non. Il commence par citer l'observation de Casimir Stawski d'après Michel Figuet, en ignorant l'explication donnée par un journal local dès le 31 octobre. Puis il rapporte celle de Casimir Sczymura, prétendument d'après la Croix du Nord du 24 octobre, mais en réalité d'après Michel Figuet, car il orthographie comme lui "Szimura". Et non content de croire à cette histoire, Jean Sider l'imagine encore plus riche:

Ce cas reste intéressant dans la mesure où il implique un possible changement de comportement du témoin, et une relative amélioration de son état physique et mental. Ce constat pourrait donner l'idée que cette RR3 dissimule en fait une RR4, autrement dit: une "abduction", ou expérience de type "enlèvement".
Note: Ben voyons! Ce joyeux célibataire blagueur n'aurait pas tout dit. Il aurait caché qu'il avait été enlevé dans la soucoupe. Sacré Jean Sider...
(Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, Ramuel, 1997, page 216)

Quant à Julien Gonzalez, il jette un cas et garde l'autre, c'est à dire que le martien de Lewarde est expliqué, et que celui d'Ecaillon reste inexpliqué.

Bois de Lewarde, Nord, 22 octobre 1954, 15 h30.

L’anecdote: Un mineur. M. Casimir Stawski. ramasse des châtaignes à la lisière du bois de Lewarde lorsqu’il rencontre un être de forte corpulence de petite taille complètement couvert de poils de couleur fauve. Des yeux ovales semblant sortir des orbites. le nez écrasé comme celui d‘un boxeur. Il avait une sorte de calotte sur la tête avec un bourrelet autour du front d'où sortaient de longs poils et il semblait avoir des mains puissantes tenant deux tiges métalliques de 30 cm environ. Cet être s’approche du témoin sans parler, alors Casimir Stawski effrayé, s’enfuit à toutes jambes.

Sources: La Voix du Nord, édition de Douai, du 27 octobre l954; Nord Matin, édition de Douai du 27 octobre 1954; La Croix du Nord du 27 octobre l954; Nord Éclair du 27 octobre 1954; Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon, OVNI : le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France, page 195; Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, page 215.

La réalité: Suite à la publication de ce cas dans le bulletin du GNEOVNI Recherches Ufologiques n° 2, un lecteur. M. Boulogne de Marchiennes. nous a fait parvenir un courrier nous précisant qu’à l’époque il fréquentait la région de Sin-le-Noble/Dechy où M. Stawski était honorablement connu. Mais à la même époque vivait dans le bois de Lewarde dans une cabane. un de ces personnages bizarres. mi-farfelu. mi-philosophe. qui sont l’apanage de beaucoup de villages. Celui de Lewarde s’appelait « Capote ». Il se vêtait très étrangement et son accoutrement était souvent assez surprenant et invraisemblable pour un être humain et il ne dédaignait pas le braconnage substantiel. Un soir dans un café, ce personnage étrange parlant de « l’affaire Stawski déclara: « Je ne comprends pas qu’il ait eu si peur de moi! ». Et M. Boulogne de conclure que selon lui « Capote » ne lisant que peu les journaux. ignorait la vague d’observations d‘ovni qui se produisait en cette fin d'année l954 dans la région. Voilà une information qui, vraisemblablement. permet d’identifier « l’affaire Stawski ».

Source: communication personnelle de M. Jean-Pierre d’Hondt du 03 septembre 2010.
(Julien Gonzalez, RR3 - Le Dossier des Rencontres du Troisième Type en France, Le Temps Présent, 2014, pp 440-441)

Près d’Écaillon, Nord, 22 octobre 1954, vers 19h 15.
M. Casimir Szimura, mineur.

Casimir Szimura circule à motocyclette sur la N43, sur la commune d‘Écaillon, lorsqu‘il voit arriver devant lui un engin fortement illuminé ayant la forme d‘un sous-marin. Sa moto s‘arrête subitement, il peut voir à l'intérieur de l‘appareil quatre occupants de petite taille et « l'ameublement ». L‘un d'eux sort, s'approche de lui et lui serre la main. Sa tête atteint le niveau de l'épaule du témoin. Il lui parle dans une langue inconnue ressemblant à du chinois, durant quelques minutes. Le témoin est effrayé et ébloui par l‘engin. Puis l’être réintègre son engin qui s‘envole à une allure vertigineuse.

Informations complémentaires:
1. le témoin rapporta plus tard que la poignée de main que l'être lui avait donnée l'avait électrisé et lui avait donné une vigueur et une vivacité d‘esprit telle qu‘il se sentait un autre homme. Il prouva notamment qu‘il était devenu imbattable au billard (La Croix du Nord du 6 novembre l954. article intitulé « Les Martiens ont fait de Casimir (d‘Aniche) un champion du billard!» )
2. Il n‘a pas été possible de se livrer à une nouvelle enquête sur ce cas: lorsque Jean-Marie Bigorne a voulu retrouver le témoin dans les années l970, celui-ci était décédé quelques années auparavant.

Sources: La Croix du Nord du 24 octobre 1954 et du 6 novembre 1954; Michel Piguet et Jean-Louis Ruchon, OVNI : le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France, page l95; Jean Sider, Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, page 216.

(Julien Gonzalez, RR3 - Le Dossier des Rencontres du Troisième Type en France, Le Temps Présent, 2014, pp 153)

Et voila! Aucun des deux Casimir n'a vu de Martien, L'un n'a vu qu'un clochard, et l'autre a inventé son martien. Quant aux ufologues, soit ils ne connaissent qu'une observation, soit il garde les deux observations comme inexpliquées, soit ils en gardent une et rejettent l'autre.

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Dernière mise à jour: 25/04/2018